L’ordre des choses de la vie, on le connaît par cœur: études, métro, boulot, dodo et retraite bien mérité! Il est facile de rentrer dans l’engrenage et d’y rester… c’est facile et c’est confortable. Mais pour tous ceux avec le gène du nomade, il suffit d’une étincelle et, soudainement, la routine ne semble plus aussi attrayante.
C’est le cas de Kevin Latrem, bien connu du monde des bars à Montréal, qui a décidé de tout laisser derrière pour s’installer à Canggu (Bali) pour y ouvrir son propre restaurant. Il a pris le temps de répondre à sept questions pour nous dévoiler comment son âme entrepreneuriale l’a amené jusqu’en Indonésie.
Que fais-tu dans la vie pour voyager autant?

Je suis propriétaire du restaurant Gypsy à Bali et du Mayfair Cocktail Bar sur Rachel à Montréal.
Qu’est-ce qui t’a poussé à adopter un style de vie nomade?
J’ai commencé à voyager quand j’étais encore bébé. Mon père devait souvent voyager pour le travail et mes parents ont toujours tenu à ce que je les suive. J’ai fait le tour de l’Europe avec eux au cours de plusieurs voyages, souvent à vélo, d’auberge en auberge. On a aussi fait plusieurs voyages aux États-Unis. En fait, ça faisait partie de notre routine pendant un bout : Europe l’été et États-Unis ou Caraïbes l’hiver. Je me considère extrêmement chanceux d’avoir pu vivre ça!
Après l’université, j’ai tout de suite débuté dans le milieu des bars. Je ne prenais que rarement des vacances parce que j’avais toujours les yeux sur la business et je me suis un peu perdu dans le côté superficiel du milieu. J’attendais toujours d’avoir un partner avec qui partir et assez de temps pour visiter un certain endroit.
Après quelques années, je me suis rendu à être copropriétaire de l’APT 200, du Fitzroy, du General Sherman et du Mayfair. Les responsabilités devenaient de plus en plus importantes. Il y avait un constant stress pour que les établissements se portent bien. Je ne prenais toujours pas de vacances…
Un jour, ma meilleure amie m’a dit : «Pas game de me rejoindre en Australie». J’avais réellement besoin de congés, alors j’ai pris six semaines, dont deux avec elle et les quatre autres seul à faire le tour de l’Australie. Ce voyage a été un point tournant pour moi parce que j’ai réalisé que j’étais en train de passer à côté de quelque chose; en fait, de beaucoup trop de choses pour rester à Montréal! En un seul voyage, j’ai passé du monde des bars à me promener nu-pieds à Byron Bay. C’est à ce moment que j’ai su que je voyagerais encore beaucoup!
Pas longtemps après, je lui ai relancé le «pas game» et nous nous sommes ramassés à Bali pour douze jours. Malgré le peu de temps passé là, j’ai tripé et rencontré les propriétaires d’un immeuble qui cherchaient des locataires. Deux mois plus tard, je retournais à Bali pour y ouvrir un resto!
Comment est-ce que ton entourage perçoit ton mode de vie?
Au final, je ne me considère pas nécessairement comme un nomade. Je ne pars pas chaque weekend dans un nouveau pays avec un backpack. Je pense plus que je suis quelqu’un qui a toujours besoin de nouveaux défis, peu importe où je dois aller pour les surmonter!
Plusieurs ont été surpris quand je leur ai annoncé que je ne reviendrais pas au Québec, mais je pense que mon entourage est très fier de mes accomplissements. En plus, ça donne une bonne raison à tout le monde de venir me voir en Indonésie! Mes parents ont passé le temps des fêtes ici, je pense qu’ils sont contents de mon choix !
Quels pays as-tu visité à ce jour et quel est ton coup de cœur?
Jamaïque, République Dominicaine, Mexique, Cuba, États-Unis, Angleterre, France, Belgique, Luxembourg, Hollande, Suisse, Italie, Espagne, Allemagne, Autriche, Australie, Indonésie et Canada (faut le compter, on l’oublie trop souvent dans la liste!)
Je n’ai pas le choix de dire que mon coup de cœur est l’Indonésie (plus précisément Bali), vu que j’ai décidé de m’y installer pour un bout! Je venais ici pour ouvrir le resto et ensuite revenir à la maison. Avec une gérante (la fameuse meilleure amie que je mentionne plus haut) et un chef québécois, je me sentais en confiance de repartir une fois que tout roulerait.
Mais plus le temps avançait, moins j’avais le goût de partir. J’ai fait le tour de l’île et j’ai visité des endroits que seuls les locaux connaissent (voir la vidéo de notre bike trip ici), j’ai appris la langue (je me débrouille pas mal), je me suis intégré aux locaux, je participe à leurs cérémonies, etc.
Il y a quelque chose de vraiment spécial avec cette île et ce peuple, ils sont accueillants, souriants et toujours heureux peu importe leur situation. Beaucoup de gens pensent qu’il n’y a que le surf ou le fameux Eat, Pray, Love, mais il y a moyen de vivre tellement de choses extraordinaires ici et Bali est juste une des 18 000 îles que compte l’Indonésie.
J’ai donc fini par vendre pas mal tout ce que j’avais à Montréal pour m’installer ici, travailler sur d’autres projets et visiter l’Asie!
Comment est-ce qu’on peut t’aider?

Venir prendre un verre au Mayfair ou manger au Gypsy! Ça fait loin si vous n’avez pas de voyage de prévu bientôt, mais juste d’en parler à vos amis qui partent à Bali, leur dire de venir faire un tour s’ils sont dans le coin! Ça va nous faire plaisir de leur donner les bons spots à visiter. Et on a les meilleurs drinks à Canggu! 😉
Quels conseils donnerais-tu à ceux qui aimeraient voyager à long terme?
La majorité des conseils sont clichés, mais s’avèrent toujours utiles. Par contre, ce que j’aurais aimé qu’on me dise plus tôt c’est : GO! N’ATTENDS PAS! Tous les moments sont bons pour partir, peu importe la destination et ton budget. Être seul ne devrait pas être une excuse pour ne pas voyager. Il y a des super bonnes compagnies qui offrent des voyages de groupe! Par exemple, à Bali, il y a Barefoot Surf Travel.
Autre petit conseil perso, si tu planifies un long voyage et que tu dors souvent dans des hostels, inclus dans ton budget un petit extra pour la dernière nuit/journée. Gâte-toi, ça met un petit baume sur le fait qu’il faut revenir à la maison et ça permet de mieux se préparer et être reposé pour l’avion.
Finalement, qu’est-ce qu’on peut te souhaiter pour la suite?
Du succès dans mes aventures à Bali, j’ai d’autres projets super intéressants qui s’en viennent dans les prochains mois. Et la santé et d’avoir assez de temps libre pour voir les coins du monde que je n’ai pas encore eu le temps de visiter!
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