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Pourquoi j’ai choisi de voyager avant d’être maman

Est-ce que ça t’arrive, parfois, d’être déchiré entre ton envie de découvrir le monde et celle d’avoir une vie plus traditionnelle? Devoir choisir entre voyager ou devenir maman (ou papa!), c’est loin d’être un choix facile à faire. Mais peut-être qu’en lisant mon histoire, tu y verras plus clair…

J’ai 29 ans, mariée depuis deux ans. J’ai des REER placés et une maison de grande personne sur la Rive-Sud. La vie réussie, selon le chemin suggéré par la société dans laquelle on vit. Une vie «parfaite» qu’on peut étaler avec fierté sur Facebook et Instagram. Selon le chemin «normal», mon prochain step, c’est celui d’être maman. En fait, je devrais déjà être enceinte de mon deuxième. Idéalement, j’aurais eu un garçon et là ce serait une fille.

Vivre autrement

Mais j’ai décidé de vivre autrement. J’ai décidé de voyager, de voir le monde et ses cultures, d’être encore égoïste. Mon mari et moi avons décidé de vivre un certain temps en mode nomade, de quitter nos emplois, louer nos acquis, faire des sacrifices et partir pour la plus grande aventure de notre vie.

«Mais pourquoi tu fais ça? Tu es riche? Tu as peur de quoi? Tu n’es pas heureuse? Tu fuis quoi ici? Ta carrière? Tu ne veux pas d’enfants?» Je ne peux pas répondre à ces questions pour l’instant; je fais simplement ce que mon cœur me dicte de faire.

J’ai angoissé pendant longtemps. L’angoisse de me sentir comme une mauvaise personne en ne voulant pas maintenant cette famille dont je rêve depuis que j’ai eu l’âge d’écouter des films de Disney.

«Tu peux voyager avec des enfants, voyons!» Cette phrase, je l’ai entendue 1000 fois. Comme si on essayait de me convaincre. Oui, tu peux voyager avec des enfants. C’est même un des plus beaux cadeaux que tu peux leur faire, mais pas de la même façon et jamais dans le même état d’esprit.

Falaise - Pourquoi j’ai choisi de voyager avant d’être maman - Nomad Junkies
Photo: @jo_annietetreault

L’angoisse prévoyage, je l’ai vécue comme un coup de pelle dans face. J’ai vécu une double angoisse. Celle de vivre avec le jugement de ne pas vouloir être maman tout de suite et celle de mettre ma vie «parfaite» actuelle sur pause.

Il y a une phrase qui m’a frappée, récemment : «La vie met sur ta route seulement ce que tu es capable d’affronter.» J’ai donc décidé d’assumer et d’en parler! Avoir des enfants, c’est un choix et non une obligation, qu’on fasse ce choix à 25 ans, 32, 35, 40 ou même jamais.

On vit dans un monde d’instantanéité. On veut tout, tout de suite et maintenant. On veut la grosse job, la grosse maison, le corps parfait, le chum parfait, la face parfaite, les enfants parfaits. Est-ce qu’on a le droit de dire STOP, des fois? Regarder autour de soi et vouloir aller voir ce qui se passe ailleurs? Aller se poser des questions et se remettre en question? Tout ça dans le but d’être une meilleure personne?

Maman ou non?

On dirait qu’a la fin de la vingtaine, il y a deux clans (amicaux). Celui des mamans et celui des non mamans. C’est même un grand sujet tabou, tout ça. Mes amies et moi, qui n’avons pas encore d’enfants, on se sent jugées, des fois. Comme si les gens pensaient qu’on est encore des ados qui ne veulent pas vieillir. Qu’on fuit nos responsabilités.

Au contraire, on applique la première leçon de l’humanité : celle de vivre. Je ne dis pas que d’être maman, c’est de ne plus vivre, on a juste décidé de vivre tout ça un peu plus tard. Pourquoi les gens pensent que le but ultime de toutes les filles, c’est de se marier, puis d’avoir une maison et des bébés?

Maman autour du monde - Pourquoi j’ai choisi de voyager avant d’être maman - Nomad Junkies
Photo: @jo_annietetreault

Tout ça, c’est magnifique, mais il peut y avoir des petits détours autour de la ligne parfaitement tracée. Je crie haut et fort que j’ai fait le choix de pouvoir me lever à 10 h, le samedi matin, d’aller boire des verres avec mes amies de filles le jeudi soir ou quand ça me tente, d’aller au spinning quand j’ai vraiment le goût et non quand mon horaire me le permet.

Celles qui sont devenues des mamans, mais qui étaient avant dans le clan des non mamans te lancent souvent un regard du genre : «Respect, fille!» C’est fascinant d’entendre ces femmes nous dire avec autant de passion et de compréhension : «Profite de la vie, voyage, parce qu’après, c’est fini tout ça!»

Ne vous méprenez pas

Je ne suis pas une hater du mom life. En fait, j’ai très hâte d’être une maman. J’ai hâte de vivre tout ça (sauf peut-être déchirer en accouchant). Les mamans, je les trouve magnifiques, ce sont des super women.

On dirait qu’elles ont compris quelque chose qui m’échappe encore. Comme si donner la vie t’amenait une belle grosse couche de sagesse et d’humanité. J’ai juste décidé de ne pas le vivre maintenant. D’attendre encore un peu et d’écouter mon âme de bohème.

Pluie - Pourquoi j’ai choisi de voyager avant d’être maman - Nomad Junkies
Photo: @jo_annietetreault

Mamans, je vous entends me dire : «Le jour où tu auras des enfants, tu comprendras». Peut-être. Sûrement, même. Mais j’aurai vécu ce que je devais vivre et j’aurai en plus des tonnes de belles histoires d’aventures à leur raconter comme berceuses.

Tu aimerais aussi : Voyager pour échapper à la vraie vie (ou pour ne pas que la vie t’échappe?)

Alors, y vois-tu plus clair? Es-tu toi-même déchirée entre l’idée de voyager et celle de devenir maman (ou papa)?

Jo-Annie Tétreaulthttps://www.nomadjunkies.com
Exploratrice du monde, je suis accro au mode de vie nomade. Passionnée des cultures, du surf et des aventures, voyager fait partie de mon ADN. C'est l'équilibre entre mon travail dans le monde de la publicité et mon âme de bohème.
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5 COMMENTAIRES

  1. Cet article est parfait… tout y est! Je me reconnais tellement dans tout ce que tu as écrit. 31 ans, j’ai quitté mon emploi récemment, toujours sans enfants, mais une trentaine de pays dans le sac à dos. Merci encore!

  2. Y a plein de chose dans ce que tu dis. Mais je trouve intéressant la pression à 29 ans. J’avais 28 ans quand ma fille est née et j’étais la première de mes copines. Et ce n’est que passer la trentaine qu’autour de moi les copines ont à leur tour des enfants.
    Et puis on peu très bien choisir de ne jamais en avoir.
    Moi perso, j’avais un critère, je voulais accoucher dans un pays francophone (une conversation en anglais dans un bar est une chose, une autre avec une sage-femme ça n’a rien à voir). Donc le bébé, c’était avant de partir en voyage… enfin avant, j’avais déjà fait pas mal de choses toute seule avant quand même. D’ailleurs attention, y a un risque à raconter tes aventures à ton enfant : ensuite il veut aller partout où tu es passé ! 😉

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