J’ai toujours fait confiance aux gens et je crois que c’est ce qui m’a toujours poussée à faire du Woofing en voyage. Jusqu’à présent, j’avais toujours eu de belles expériences en Woofing, le quota de travail pour ce qui m’était offert était adéquat et les tâches étaient effectuées dans un environnement salubre et sécuritaire.
À l’opposé des nomades habituels qui bookent un billet d’avion et voient ensuite, je voulais absolument trouver quelque chose à faire en Australie avant d’acheter mon billet. Alors j’ai envoyé plusieurs courriels et j’ai eu une réponse. Un homme se construisait une maison dans une vallée banlieusarde de Tasmanie. Une expérience parfaite pour moi. Je lui écris, il m’indique qu’il m’accueillera avec plaisir et m’ajoute sur Facebook.
Les semaines avancent, la date de ma venue approche. Il passe me chercher à l’aéroport, m’amène avec lui acheter quelques produits pour le chantier et nous arrivons chez lui. Jusque-là, tout se passe bien, les gens sur place sont bien gentils et nous devenons rapidement très proches. Sauf que…
À défaut d’eau courante sur le site, ce qui est tout à fait normal, un bidon accumule l’eau de pluie depuis des lunes! Lorsqu’elle en sort, elle est un peu brunâtre. Comme j’ai un filtre UV (c’est la vie, tu dois absolument t’en procurer un!), je ne m’en fais pas avec ça!
Je savais d’avance que je serais logée dans une tente. Ce qu’on ne m’avait cependant pas dit, c’est que ladite tente était sur le site, montée depuis plusieurs années et avait vu toutes les intempéries. De plus, elle ne fermait plus très bien et prenait facilement l’eau. Je vous laisse imaginer l’état des matelas intérieurs qui y avait été disposés ainsi que des couvertures de laine.
Ces quelques détails ne m’ont pas fait reculer. J’étais bien contente, en pleine nature, la vue était magnifique, les gens que j’y rencontrais étaient incroyables et nous avions beaucoup de plaisir. Chaque matin, nous avions une réunion de chantier bien officielle où mon hôte nous indiquait quoi faire, puis partait en ville faire des courses (parfois avec mon cellulaire qui chargeait dans son coffre arrière, car c’était la seule source d’électricité du chantier).
Du rêve au cauchemar

Les choses se sont compliquées quand j’ai réalisé que tous les travaux sur le chantier étaient faits avec la scie à chaîne à gaz, dont j’ai une peur bleue de me servir, et que la manière dont il avait construit sa maison était très broche à foin. Ayant un background de technologue en architecture, je connais les normes de structures et sans être experte ni avoir travaillé dans le domaine très longtemps, je peux affirmer que sa maison tenait de peur. Aussi, il remettait en question ma manière de travailler jusqu’à la manière dont je tenais la perceuse électrique, ce qui devenait extrêmement choquant.
Puis, après deux jours sur le chantier, je me suis renseignée sur la douche; il n’y en avait pas! En fait, un système de poulie avait déjà servi de douche, mais il avait brisé et mon hôte n’avait pas trouvé pertinent de le remplacer. Alors je remplissais un seau de l’eau dont j’ai parlé plus tôt, et je me lavais avec.
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En fait, la douche est l’exemple type de tout ce qui ne marche pas sur ce chantier. Plusieurs années auparavant, il avait eu l’idée de demander de l’aide sur son chantier et avait installé un beau domaine. Sauf que depuis, il n’avait rien entretenu et tout arrivait au bout de sa vie. Même le sofa sur lequel il dormait avait vu de meilleurs jours.
Les horaires de travail étaient de 9h00 à 18h00 du jeudi au mardi. Le mercredi, nous devions aller en ville faire notre lavage alors ce n’était pas réellement un congé. Aussi, la nourriture offerte était, pour la plupart, de la nourriture en canne. Globalement, il m’aurait coûté environ 10$ par jour pour vivre de cette manière par moi-même.
Un brin d’espoir
Il adonnait que j’étais quelques jours à l’extérieur du chantier puisque mes amis et moi avions décidé de sortir pour fêter Noël en ville. Et, en ayant accès à du WiFi plus régulièrement, j’ai commencé à chercher un endroit où m’éclipser dès que possible. D’autant plus que je commençais à développer une infection des bronches avec toute la moisissure dans laquelle je dormais.
Finalement, mes amis et moi avons réussi à trouver un autre endroit où aller et nous avons (enfin!) quitté cet endroit dont nous en reparlons encore bien souvent!

Heureusement, j’ai eu de magnifiques expériences de Woofing à la suite de celle-ci, qui m’ont fait croire qu’il est possible de tomber sur des gens incroyables et de fournir son aide. Je le fais même au Québec où je suis abonnée à un studio d’entraînement en échange de quelques heures de ménage. Il n’en reste pas moins que le review que j’ai laissé sur sa page risque d’entacher la réputation de cet homme pour plusieurs années.