Facile et relaxant, être nomade? Pas si tu t’appelles Marc-Antoine Charette!
Entre les plages paradisiaques des Fidji et certains des plus hauts sommets du continent sud-américain, la vie de Marc-Antoine oscille entre ciel et mer! On dit que chaque nomade a une histoire unique et la sienne ne fait pas exception : c’est le hasard et un petit pépin monétaire qui l’ont mis sur le chemin de celui qui a fait basculer sa vie vers le mode de vie nomade.
Aujourd’hui, Marc-Antoine fait des allers-retours entre sa vie d’agent de voyages d’aventure et des balades qui sont loin d’être pour les faibles! Alors qu’il est en train de préparer la descente en rappel de la plus haute chute du monde (sans parler de ses nombreux projets parallèles), il a pris le temps de répondre à sept questions pour qu’on puisse mieux comprendre son parcours.
Que fais-tu dans la vie pour voyager autant?
J’ai la chance de pouvoir travailler dans le domaine du plein air, du tourisme et du voyage depuis quelques années déjà. Après quelques années en boutique, j’ai fait le choix de devenir agent de voyage et peut-être d’éventuellement pouvoir accompagner des gens partout dans le monde afin de partager connaissances et passions. J’aime un peu, beaucoup, passionnément les échanges qui sont créés pendant ces voyages et c’est pourquoi je dirige toujours mon gouvernail vers l’étranger. C’est comme une histoire d’amour interminable avec le monde… et le monde ne m’a encore jamais déçu!
D’où te vient cette passion du voyage?
Il y a plusieurs années, je m’étais inscrit à l’université d’Harbin, en Chine, afin d’y faire des études internationales et d’y suivre ma copine de l’époque. Ça n’a malheureusement pas fonctionné, mais j’ai tout de même fait le choix de partir et je lui en serai à jamais reconnaissant. Suite à ce départ, j’ai fait un tour du monde de près de sept mois en foulant l’Océanie, l’Asie et l’Europe au rythme de mes pieds. Un court sept mois qui s’est avéré révélateur pour moi et qui m’a indiqué la voie à suivre pour être heureux! J’ai rencontré des gens au cœur d’or, j’ai fait des trucs incroyables mais, surtout, j’ai appris.
J’ai ensuite participé à une ascension d’un sommet de 6000 m en Bolivie afin d’amasser des fonds pour la Fondation de l’Hôpital du Suroît. Lors de ce voyage d’aventures, j’ai découvert Karavaniers (où je travaille maintenant!) et un être exceptionnel : Jean-Philippe Leblanc, le fondateur de Face aux vents! Il était guide et, alors qu’on se reposait à l’hôtel suite à notre ascension, nous avons pris le temps de discuter, d’échanger. Il m’a dit : «Voyager, ce n’est pas d’être ailleurs, c’est un état d’esprit. Quand tu auras cet état d’esprit en permanence, tu seras vraiment en train de t’épanouir!». Ça m’a flabbergasté! Puis, les montagnes… qu’est-ce que c’est beau, non? Des géants aux pointes blanches, des parois rocheuses effrayantes, de la nature à grand coups de vent. Je les aime d’amour, c’est dit!
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Comment est-ce que ton entourage perçoit ton mode de vie?
Tout le monde me voit comme un passionné, je crois. C’est difficile de se considérer «voyageur» ou «aventurier», parce que, de nos jours, c’est accessible à tout le monde. Quand on le fait pour soi, avec les émotions et les motivations que ça implique, l’objectif n’en est que plus noble! Je suis donc un conseiller et un passionné. Être un voyageur, c’est avoir le courage de partir, mais c’est également de nourrir cette étincelle permanente qui se retrouve dans les yeux du voyageur. C’est ouvrir son cœur et son esprit à l’aventure, aux imprévus et à la découverte. C’est enlever les ancrages qui maintiennent la montgolfière au sol et se laisser bercer par la musique au gré du vent.
Mes parents disent que je suis «fou». Que j’en fais peut-être trop. Que je devrais me poser un peu, ralentir. Mais j’aime 100 fois mieux voir le monde que de mettre des REER de côté ou d’investir dans une maison… Suis-je normal? À vous de me le dire!
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Quels pays as-tu visité à ce jour et quel est ton coup de cœur?
J’ai fait le Guatemala, l’Australie, les Îles Fidji, pit stop de 18 h en Chine, la France, l’Espagne, le Luxembourg, la Belgique, la Suisse, les Pays-Bas, l’Allemagne, la Bolivie et, évidemment, les États-Unis.
J’ai eu deux coups de cœur :
[list][item icon=”fa-globe” ]La Bolivie : un peuple, une chaleur, des couleurs, les lamas, les vendeurs de maïs soufflé, la cordillère des Andes, bref la Bolivie![/item][/list]
[list][item icon=”fa-globe” ]La Belgique : parce que y’a des frites et des bonnes bières! Ai-je besoin d’en dire plus?[/item][/list]
Quelle est ta devise dans la vie?
Voyager partout en m’assurant que ma vie soit ma plus belle chanson.
Quels conseils donnerais-tu à ceux qui aimeraient voyager à long terme?
Le cliché du «fonce», évidemment. Mais j’ajouterais la mention : ne réfléchis pas… tu as envie d’un truc «X», vas dans cette direction et atteins tes rêves, et ce, peu importe dans quel domaine tu désires t’épanouir.
Finalement, qu’est-ce qu’on peut te souhaiter pour la suite?
De trouver la paix intérieure dans un petit village au Népal, de faire l’ascension de l’Aconcagua en Argentine ou de simplement continuer de vivre pleinement ma vie, sans regret ni remords?
Je prépare aussi plusieurs projets, dont un que j’ai baptisé Projet Youman : un roadtrip de Montréal à la Terre de Feu, en Argentine, que j’aimerais réaliser d’ici 2020. L’idée, ce serait d’aider des gens en cours de route en ciblant certains problèmes et en posant des actions concrètes pour y remédier. Ce serait un lien entre la philanthropie et le voyage!
Les gens peuvent aussi me souhaiter bonne chance pour mon prochain grand voyage : une descente de la Salto Angel en rappel, la plus haute chute du monde, au Venezuela en janvier 2017.
Finalement, je travaille sur une collaboration avec Maryse Cléro-Nobrega, de People in my Lens, au cours de laquelle j’aimerais profiter du projet de Maryse pour aider les personnes qu’elle rencontre.
Je ne veux pas changer le monde… Je veux changer mon monde!