Quand t’es nomade dans l’âme, voyageuse dans le cœur, mais sédentaire à moyen et long terme, il y a toujours un moment, par-ci par-là, où le voyage te manque à en crever.
Quand est-ce que ce déclic du voyage survient?
Tu vas prendre une bière avec une amie-tout-aussi-nomade-que-toi, et BAM! Tous tes beaux et magnifiques souvenirs de voyage te reviennent en tête, le sentiment de pur bien-être que tu ressentais à l’autre bout de la planète te rattrape dans le temps de le dire. Et là, t’as mal. Mal d’être ici, chez toi. Mal d’être ici, quand tu pourrais être là-bas, en train de vivre the life que tu veux vivre.

Cette vie, c’est ce sentiment de découverte, de nouveau. D’être habillée en exploratrice des temps modernes (AKA en shorts pis en camisole et sans lunettes fumées pour pouvoir mieux apprécier la beauté des lieux). De partir à l’aventure dès l’aube, sans savoir ce que te réserve ta journée. De terminer ta journée avec une course effrénée pour ne pas manquer le coucher du soleil.
Ce sentiment qui te remplit, ce sentiment de bien-être, de paix, d’équilibre intérieure qui peint ton âme des couleurs des paysages que tu vois. MY GOSH. Tout ça me manque tellement.
Qu’est-ce qui me ramène encore plus au voyage que le voyage en soi?
La vie quotidienne dans ma ville natale. Le travail dans un building corpo, diner à la même heure que tout le monde, prendre un métro bondé de personnes habillées propres (ou pas), devoir me lever le matin en pensant que j’ai un millier de choses à faire qui sont autre que de juste profiter de la journée. Ouch. Ou aye-euh, comme j’aime dire.

Autant que j’ai l’impression que si je rembarque dans un avion, mon âme voyageuse ressurgira tout naturellement, comme revient le vélo même après 10 ans, autant que mes dernières aventures me semblent si lointaines. J’ai peur que ce sentiment de vouloir tant partir et tout laisser derrière finisse par s’estomper tellement ça fait [trop] longtemps que j’suis dans ma petite vie rangée chez moi, à Montréal.
Bonne vie rangée, foutaise tu me diras! Je m’occupe toujours avec mille et un trucs, je suis toujours partout… Pourquoi penses-tu que je fais ça? Pourquoi penses-tu que je m’inflige ça? Parce que dès que j’arrête deux secondes, dès que je me mets à penser, la bougeotte me pogne.
Tout égal voyage. Tout égal ce sentiment de bien-être qui me manque langoureusement et profondément. Tout égal… le fait que je ne me peux PLUS de partir pour de bon.
Ben oui, j’ai un travail que j’aime! Ben oui, j’ai des amis de fuego! Ben oui, y’a ma famille ici! Ben oui, j’suis quand même pas mal placée ici… Mais, y’a toujours un foutu «mais». Je ne me vois trop pas ici dans cette vie-là, du moins pas à long terme. Ça fait trop longtemps que ce désir, que dis-je, ce BESOIN de sacrer mon camp pour une durée indéterminée me tiraille le ventre, les tripes, le cœur pis tout ce qu’il y a autour.
Voyage, tu me manquais, tu me manques et tu me manqueras
Y’a aucun mot pour l’exprimer, aucune façon de comprendre pourquoi. J’ai envie de m’offrir le monde, de renouer avec lui. De retrouver mes habitudes de backpacker (c’est-à-dire d’avoir YOLO tatoué dans le front, autant cliché que ça puisse sonner). Ce genre de mantra là qui me fait faire des trucs que je n’aurais jamais faits autrement.

Mais qu’est-ce qui me manque au juste?
- Ce YOLO là, justement;
- De remettre les mêmes vêtements jour après jour #benouiçanemedérangepasd’êtreunpeusale;
- De faire la connaissance de nouvelles faces à tous les nouveaux hostels;
- D’être subjuguée par la beauté des lieux;
- De me sentir dépaysée au point où j’en perds mes repères;
- De vivre la vie que je veux vivre…
Ça veut pas dire pour autant de ne pas avoir de responsabilités, parce que t’en as pareil en voyage. Je veux avoir ce choix, cette liberté, cet univers qui s’étale devant moi et qui n’attend qu’à être exploré, recoin par recoin. Ça me manque de me dire que je peux bien m’établir où je veux ou bien de bouger sans y penser deux fois, sans dépendre d’un bail, d’un contrat cellulaire ou de n’importe quoi d’autre.
J’ai essayé de voyager à la maison le plus possible, de partir en roadtrip le temps de décrocher un tant soit peu, de profiter de ce que ma ville a à m’offrir, mais ça ne suffit pas. Certains disent que je suis out of my mind, d’autres comprennent à 100 %, même si certains ne savent pas trop pourquoi. Reste que ça m’habite jour et nuit… Plus je suis loin de lui, plus je me rends compte que le voyage est omniprésent dans qui je suis. Il est mon chez-moi.
Fack, que fais-tu pour t’en sortir?
Bref, je rentre de cette dite soirée avec mon amie nomade et je manque de mots. Y’a de quoi à retenir des heures qui viennent de s’écouler. À ce même moment, elle me texte : «continue de m’inspirer!». Tout à coup, c’est l’illumination! La clé pour réussir à passer le temps est… de continuer à être inspiré. De trouver un moyen de garder la petite, que dis-je, la GRANDE flamme en dedans et respirer un bon coup.

Inspire-toi comme tu veux : écris, va voir de bons films, de bons bands, lis des blogues de voyage, mais de grâce, fais-le. Reste allumé! Je crois vraiment que c’est la seule façon.
Ah, pis de répéter ce mantra :
Inspire. Expire. Le temps finit par passer. Tu te retrouveras dans un avion plus vite que tu ne le penses.