AccueilAutricheHoidarin : explorer les Alpes grâce à un métier hors de l'ordinaire

Hoidarin : explorer les Alpes grâce à un métier hors de l’ordinaire

Hoidarin, c’est un slang qui provient d’une région des Alpes en Basse-Autriche et vient du mot «Halterin» qui signifie en terme pas trop compliqué : gardienne d’animaux d’élevage. Je te parle de ce mot pour te faire découvrir un métier probablement inconnu de la majorité des Québécois! Je suis tombé sur cette opportunité en cherchant les offres d’échange de services sur Workaway et c’est ce qui m’a permis de profiter du paysage scénique des Alpes autrichiennes pendant quelques semaines.

Qu’est-ce que ça fait une Hoidarin?

Quelque part à 1468 m d’altitude dans les Alpes, tout près de Gemeindealpe et Bülgeralpe en Autriche, vit une personne qui pendant quatre mois, a comme mission de prendre soin de 180 vaches. Oui oui, cette personne doit s’occuper de 180 grosses «weibi» comme elle aime les appeler et elle doit les retourner saine et sauve à leurs propriétaires dans la vallée une fois la période des Alpes terminée.

Comment elle s’y prend?

Muni d’un bon vieux 4X4, de son bâton et de ce fameux mélange de sel et de céréales, la Hoidarin parcourt la montagne à la recherche de ses vaches, et ça, tous les matins. Au travers de ces journées brumeuses, on peut la reconnaître par son chant unique lorsqu’elle les appelle dans un parfait slang.

Son chant est le suivant : «do her weibi do her, geh her geibi – Kim geh her !». Une vraie âme de rappeuse!

Peu de temps après, on entend le bruit que font les cloches lorsque les vaches accourent. Une fois qu’elles ont rejoint leur gardienne, Bella, Bauxie, Asta, Gonzalez, Lucky, Tongue et toutes les autres sont récompensées. Pendant ce temps, la Hoidarin les dénombre et s’assure que tout son troupeau se porte bien.

Vaches - Hoidarin : Explorer les Alpes grâce à un métier hors de l'ordinaire - Nomad Junkies
Photo : @marielouise_desbiens

Qu’est-ce qui se passe s’il y a des vaches perdues dans les Alpes?

Si ce n’est pas le cas, elle se met aussitôt à la recherche des vaches manquantes à l’appel. Les Alpes sont de grands espaces, où l’on retrouve de la forêt, du cap et où parfois les clôtures sont inexistantes et/ou brisées par la nature. Donc, il arrive qu’elle puisse passer des heures, voir des jours sans jamais les retrouver. À ce moment, elle doit appeler le propriétaire des animaux, un des 23 fermiers avec qui elle fait affaire au quotidien, pour l’en maintenir informé.

Il arrive aussi parfois des situations où un animal se blesse ou tombe malade. Elle doit à ce moment l’envoyer plus tôt à la maison pour que celui-ci soit prise en charge par un vétérinaire.

Alors, c’est comme travailler dans une animalerie? Certainement, il faut dire que durant ces quatre mois, une connexion, une confiance voir une relation se créer entre elle et les vaches et l’un des moments les plus durs pour le cœur d’une Hoidarin c’est de leur dire au revoir à la fin de l’été.

Trekking - Hoidarin : Explorer les Alpes grâce à un métier hors de l'ordinaire - Nomad Junkies
Photo : @marielouise_desbiens

Le grand retour à la maison

Pour une dernière fois, elle parcourt la montagne au bord de ce même 4X4, les appelle en chantant la même chanson, les attire dans les mêmes enclos et les nourrit de ce même drôle de mélange.

Il existe deux moyens pour retourner les vaches à la vallée :

1- Via un transporteur d’animaux qui recule son camion et embarque les vaches une à une ou par petit groupe.

2- La seconde façon, plus traditionnelle consiste à les retourner à pied. La Hoidarin appelle ses «weibi» et les attire jusqu’à ce qu’elles forment un rang parfait où les producteurs s’occupent de fermer la longue marche. Quand la chance est avec elle et que tous les animaux rentrent sains et sauf à la ferme, comme ce fut le cas cette année, c’est la fête à la maison des Alpes et tous les fermiers reçoivent une couronne de fleurs qui a été fabriqué de ses propres mains.

Couronnes - Hoidarin : Explorer les Alpes grâce à un métier hors de l'ordinaire - Nomad Junkies
Photo : @marielouise_desbiens

Un métier difficile, mais oh combien gratifiant :

[list][item icon=” fa-check-circle ” ]Pour celle qui se lève à l’aurore et qui se couche après le coucher du soleil;[/item][item icon=” fa-check-circle ” ]Pour celle qui connaît tous leurs prénoms, mais qui les appelle par leurs petits noms;[/item][item icon=” fa-check-circle ” ]Pour celle qui se fait râper les mains par leurs langues tous les jours;[/item][item icon=” fa-check-circle ” ]Pour celle qui porte fièrement le parfum de céréale et de sel, et ça malgré les douches;[/item][item icon=” fa-check-circle ” ]Pour celle qui peu importe la température, les appelle et va toujours à leur rencontre pour les entraîner;[/item][item icon=” fa-check-circle ” ]Pour celle qui doit en plus des vaches, entretenir une maison dans les Alpes où «hikers» et touristes se donnent rendez-vous;[/item][item icon=” fa-check-circle ” ]Pour celle pour qui ces vaches ne sont qu’en fait de gros bébés.[/item][/list]

Hoidarin - Hoidarin : Explorer les Alpes grâce à un métier hors de l'ordinaire - Nomad Junkies
Photo : @marielouise_desbiens

Et toi, es-tu déjà sorti de ta zone de confort pour mieux découvrir une nouvelle culture?

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Marie-Louise Desbienshttps://sehnsucht.teleblog.org
Telle une nomade, j’ai de la difficulté a tenir en place et je suis toujours partie «sua trotte». Les gens qui me connaissent savent que je ne suis jamais chez moi. Je me suis déjà fait demander si mon appart me servait à autre chose qu’à entreposer mon linge! Mes meilleurs souvenirs proviennent sans aucun doute de mes voyages; les fameuses nuits passées en auberges de jeunesse qui m’ont apporté bien peu de repos, mais tellement de fous rires ou encore des virées improvisées avec des «potes» rencontrés sur la route!
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