Eb, animatrice et réalisatrice-conceptrice de la websérie Génération Nomade : «On vient d’atterrir au Nicaragua et on s’en va direction El Transito rencontrer Karl, Vincent, Félix et Antoine, les sympathiques propriétaires du Free Spirit Hostel, une auberge de jeunesse ouverte à l’année au bord de l’océan Pacifique. Ils ont tout laissé derrière pour bâtir leur nouvelle vie ici. Je suis curieuse de comprendre comment ils font pour continuer à voyager tout en gérant l’auberge.»
Combiner la passion du voyage avec la fibre entrepreneuriale
- KARL : C’est un peu ce qui fait la beauté d’être quatre dans l’entreprise. C’est qu’on est capable d’être trois partis si on le veut, un qui tient le fort, les trois autres peuvent être sur trois autres continents différents à découvrir le monde et à voyager.
- FÉLIX : On a parti ça parce qu’on aimait ça voyager, mais on a parti ça parce qu’on peut continuer à voyager.
- KARL : Ce sont des voyages qu’on est capable de faire à cause qu’on vit au Nicaragua, avec un mode de vie de base. On n’a pas d’excès, on ne dépense pas des fortunes, donc l’argent qu’on est capable de mettre de côté, quand tu décides de prendre des vacances, tu es capable d’en profiter.
Quels sont les avantages associés à votre mode de vie?
- ANTOINE : Moi les avantages honnêtement… Même si on travaille beaucoup, il n’y a pas une minute où je ne me dis pas que j’ai du fun et que je suis en train de vivre ma vie à 100%.
- KARL : Ce matin je me suis levé à 6 h, je suis allé surfer, je suis sorti de l’eau à 8 h, je suis allé déjeuner. À 8 h 30 j’étais revenu dans l’eau jusqu’à 10 h 30. C’est un peu la qualité de vie que je voulais me donner, être capable de pouvoir faire les activités que je veux, un peu quand je veux. Pour moi c’est le plus beau cadeau que je pouvais me faire à moi-même.
Trouver le parfait équilibre au Nicaragua
- EB : Je suis loin d’être une experte en surf, mais impossible de passer à côté des belles vagues parfaites en face de l’auberge et en plus, j’ai droit à un cours privé avec Félix.
- FÉLIX : Tu nous parlais des avantages de vivre ici; entre 45 minutes de trafic ou 45 minutes de surf à 6 h le matin, le choix a été assez facile pour moi.
- EB : J’avoue que j’échangerais mon trafic contre ça n’importe quand.
À la recherche du canyon perdu
Eb : «Les gars nous on montré le Free Spirit et leur plage. C’est le temps de partir en road trip au Nicaragua pour découvrir des volcans, se baigner dans des cratères et sauter des cliffs. On part ça avec 2 km de marche pour se rendre au canyon de Somoto faire du canyoning et de la descente dans les rapides.
Après plus de deux heures à explorer le magnifique canyon de Somoto, les gars nous amènent visiter la Tabacaléra Flores de San Luis, une fabrique artisanale de cigares dans la ville d’Esteli. On apprend qu’ils travaillent tous en équipe de deux, un qui roule le puro, l’intérieur du cigare et la deuxième personne qui fait la feuille de finition dans le fond, la feuille qui a le plus le goût et qui donne le look au cigare.»
« R.I.P. 9 to 5 » tatoué sur le coeur (ou sur le bras!)
- EB : Félix et Antoine pouvez-vous expliquer la signification de votre magnifique tattoo?
- ANTOINE : Dans le fond, c’est plus un engagement du saut qu’on a fait dans la vie, de se détacher de la routine et d’enterrer l’espèce d’idée préconçue de la société qu’on a d’essayer de se trouver une routine, de travailler 9 à 5 dans un travail de bureau. Sortir de cette routine et aller explorer, trouver de quoi de nouveau et vivre l’aventure.
Que diriez-vous à quelqu’un qui se sent pris là-dedans?
- KARL : Dans la vie, si tu n’essaies pas de faire des petits changements à ton quotidien, oui tu vas rester toujours pris dans ta routine. Donc si tu le veux, commence juste par une petite chose et au final, peut-être que dans un an, tu vas avoir un peu changé ta routine et tu vas te sentir un peu plus ouvert comme nous on l’est présentement.
Le but ultime du nomade : briser la routine
Eb : «Je remarque aussi que la routine est un sujet qui revient souvent auprès des nomades. Je vais tenter d’approfondir la question dans les prochains épisodes et comprendre pourquoi est-ce si terrifiant pour eux? Mais en attendant, l’aventure au Nica continue et on s’en va au parc national Cerro Negro à Léon pour faire du volcano boarding, une activité unique au monde. Attache ta tuque parce que sur ta traîne sauvage tu peux descendre jusqu’à 50 km/h. On a environ 1h de montée à faire et on va descendre ensuite avec les luges!
Et maintenant, direction Popoyo vers le Laguna de Apoyo pour faire du stand-up paddleboard dans un cratère de volcan et finir mon voyage au Nicaragua en beauté.»
C’est quoi le type de nomades que vous êtes?
- FÉLIX : Entrepreneur! Il y a des nomades qui font ça vraiment juste pour voyager, juste pour pouvoir se promener et ils ne veulent pas nécessairement partir une entreprise à travers cela. Nous, je pense qu’on est plus dans la branche entrepreneuriale. On s’est parti en business et on veut agrandir notre business donc il faut que ça soit un nomade qui soit prêt à investir sa vie au complet et non faire un six mois ici, aller refiler les coffres au Québec et repartir après un autre six mois et faire du vice-versa. Nous c’est notre maison, c’est où la bière est froide et où il y a nos 3 frères et ça reste ça.
Qu’est-ce que ça prend pour être un nomade entrepreneur?
- VINCENT : Si on dit un entrepreneur à l’étranger, nomade ou expatrié, tu viens de faire à la deux, le coefficient de difficulté.
- KARL : Il faut être fou. Être capable de tout laisser derrière et d’aller commencer une entreprise dans un pays où tu n’as aucune attache, dans un pays où tu ne connais personne, dans un pays où tu ne connais pas la culture.
Comment vous avez fait pour vous débrouiller justement, ici à l’étranger, quatre Québécois qui ne connaissaient probablement pas grand-chose du Nicaragua?
- FÉLIX : En se plantant, mais que ça ne nous dérangeait pas et en apprenant de chaque erreur qu’on a faite. Il n’y a pas d’autres moyens de le faire. Tu ne le feras jamais d’une façon parfaite et c’est ce qui fait la beauté justement de comment être nomade ou de le faire dans un autre pays.
La question que tout le monde se pose, c’est l’argent! Comment faites-vous pour vivre comparativement au Québec?
- KARL : Je pense que l’important c’est de savoir, si tu vis à l’étranger dans un pays du tiers monde, que tu manges la même nourriture que tes clients, que tu habites sur place avec eux. Tu n’as pas besoin de beaucoup d’argent pour être capable de vivre bien. Si tu passes quatre mois au Free Spirit en tant que propriétaire, tu dépenses zéro dollar donc l’argent que tu es capable d’économiser via tes parts. Tu es capable d’acheter un billet d’avion et d’aller voyager par la suite. Mais, c’est sûr que si on habite au Québec six mois par année, avec un appartement à payer, les restaurants, … C’est sûr qu’on a pas assez d’argent! On n’a pas fait le choix de venir au Nicaragua lancer une auberge pour se mettre riche, mais davantage pour le «lifestyle» que nous apporte d’avoir une auberge. Être capable de voyager, être capable de surfer, être capable de vivre sur le bord de la plage, ça ça vaut vraiment beaucoup d’argent.
Eb : «Pour moi, Karl, Vincent, Félix et Antoine sont riches, riches d’aventures, de culture, d’expériences, de rencontres et d’avoir trouvé un mode de vie qui me semble équilibré.
Comme quoi, avoir le courage de s’écouter pour vivre selon ses convictions, pour les nomades comme pour moi dans cette aventure, ce n’est pas sans l’absence de la peur, mais bien avec la capacité de la surmonter.»
Réserve ta place au Free Spirit Hostel pour les prochains NomadTALKS ici
✩ Pour tous les autres épisodes de cette websérie ✩
- Teaser – Génération Nomade
- Épisode 0 : Le grand départ – Génération Nomade
- Vague de confessions : Francis et Alex de IAMNOMAD
- Épisode 1 : dans l’Ouest canadien – Génération Nomade
- Vague de confessions : Karl, Vincent, Félix et Antoine du Free Spirit Hostel
- Vague de confessions : Minh de Voyage Grand V
- Épisode 3 : au Vietnam – Génération Nomade
- Vague de confessions : Guillaume Sans Destination
- Épisode 4 : à Bali – Génération Nomade
- Vague de confessions : Julien et Alexandra de Andraloha