Savais-tu qu’il est possible d’aller vivre et travailler au pays des pingouins? Et non, on ne parle pas de l’Antarctique. Découvre le témoignage de Geneviève, une Québécoise qui a entrepris la mission exceptionnelle d’explorer le Chili grâce au Permis Vacances-Travail.
Qu’est-ce qui t’a poussé à demander un Permis Vacances-Travail (PVT) au Chili?
« Une fois que tu fais un Permis Vacances-Travail, tu veux en faire d’autres. J’ai passé un an à enseigner au Japon, puis je suis allée en Australie. J’ai travaillé avec une entreprise appelée Step Abroad qui aide les jeunes Québécois à partir en Permis Vacances-Travail à l’étranger.
Ils m’ont envoyée au Chili comme cobaye, dans le cadre d’un programme de test. En échange, j’ai créé du contenu pour eux. Je suis donc partie pendant six mois et j’ai eu l’occasion de découvrir beaucoup de choses ».

Comment ton entourage a-t-il perçu ta décision de voyager et de travailler au Chili?
« Ils n’étaient pas surpris, car ce n’était pas ma première fois. Ils ne s’attendaient toutefois pas à ce que j’aille au Chili. Beaucoup de gens vont enseigner l’anglais en Corée ou dans des pays un peu plus communs. Mais j’aime bien sortir des sentiers battus et faire les choses différemment ».
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Quelle a été la première chose que tu as faite en arrivant au Chili lors de ton Permis Vacances-Travail?
« Mon itinéraire était assez inhabituel. Alors que la plupart des gens commencent leur voyage à Santiago, la capitale, moi j’ai choisi de commencer à Chiloé. Chiloé est une petite île qui n’est pas très peuplée.
Elle est située si loin au sud du Chili, qu’il fait assez froid pour y trouver des pingouins. Ce n’est clairement pas les tropiques. Personne n’y parle anglais, donc c’était l’occasion idéale pour moi d’apprendre l’espagnol. Mon objectif principal était de découvrir tout ce que l’île avait à offrir.
Ton expérience au Chili est complètement différente si tu vas dans une grande ville comme Santiago. La première chose que j’ai faite là-bas, ce sont des visites à pied guidées “gratuites”. Elles ne sont bien sûr pas 100 % gratuites, car tu donnes un pourboire à la fin, mais c’est un excellent moyen de découvrir la ville et de repérer tous les endroits clés ».

Comment as-tu trouvé un logement à Chiloé puis à Santiago pendant ton Permis Vacances-Travail au Chili?
« Pendant mes expériences de Permis Vacances-Travail au Japon puis en Australie, j’ai dû trouver mes propres logements. Cette fois-ci, j’ai toutefois travaillé dans des hôtels où le logement était inclus.
Cela a un peu réduit mon salaire, mais c’était pratique de ne pas devoir penser au logement. À Chiloé et à Santiago, j’avais ma propre chambre et je n’étais pas loin du boulot le matin. Zéro stress ».
Comment t’es-tu fait des amis dans un pays où tu ne connaissais personne?
« C’est certainement tout un défi, mais, heureusement, j’ai pu me faire des amis dans le cadre de mon travail.
J’ai également utilisé Bumble BFF pour rencontrer des femmes avec qui aller prendre un café et faire des promenades, ainsi qu’une application appelée WithLocals, pour assister à de petits événements ou à des visites à pied guidées gratuites avec d’autres personnes.
Au cours de mes voyages, je me suis rendue compte que quand on séjourne dans des auberges de jeunesse, il faut se forcer à sortir de sa zone de confort. Tu n’as pas le choix. Tu dois être la personne qui dit : “Hé, comment vas-tu? Veux-tu être mon ami?”.
Voyager à l’étranger te permet vraiment de devenir indépendante. Cela m’a aidée à apprécier ma propre compagnie, et à être capable de m’asseoir seule au restaurant sans me sentir mal à l’aise ».

Quelles sont les plus grandes différences entre la vie au Chili et la vie au Québec?
« La barrière de la langue. Sur l’île de Chiloé, c’était 1 000 fois pire. C’est comme si tu enseignais l’anglais à quelqu’un au Québec, et que tu l’envoyais à Newcastle au Royaume-Uni. Même si tu parles la même langue, les accents sont complètement différents.
L’autre chose, c’est la notion de temps. Au Québec, si tu me dis que je commence à travailler à 9 h 00, je serai là à 9 h 00. Mais au Chili, tes collègues arrivent à 9 h 30. C’est normal.
Tout le monde fonctionne sur « l’heure chilienne ». Cela m’est déjà arrivé de devoir rester une demi-heure plus tard en attendant que quelqu’un me remplace. Je ne pouvais pas être frustrée, donc finalement, j’ai aussi commencé à arriver en retard.
Avec un Permis Vacances-Travail, ton “mode voyage” est toujours activé. À la maison, tu fais ton typique 9 à 5.
Au Chili, j’allais explorer la ville un jeudi soir après le travail, juste parce que j’en avais envie. Cela m’a permis de toujours découvrir de nouveaux restaurants dans différents barrios (quartiers) ».
Quel genre de travail occupais-tu pendant ton Permis Vacances-Travail au Chili?
« Mes deux jobs étaient dans le domaine de l’hôtellerie. À Chiloé, je travaillais dans un petit hôtel traditionnel en bois sur pilotis. Je descendais les escaliers de ma chambre pour aller travailler et interagir avec les touristes.
Mon emploi du temps me permettait de sortir et d’explorer l’île. Pour moi, une journée normale, c’était de travailler à la réception, de prendre un repas incroyable préparé par le chef du resto de l’hôtel, de parler à mes patrons et qu’on me dise de quitter plus tôt, à 14 heures.
À Santiago, j’ai aussi vécu et travaillé dans un hôtel. Voici un conseil : quand tu travailles à la réception d’un hôtel, tu peux avoir accès à des visites incroyables, gratuitement!
Les voyagistes tiennent à te faire tester leurs excursions, car ils savent que si elles te plaisent, tu vas probablement les recommander aux clients de l’hôtel. C’est comme ça que j’ai pu profiter de visites gratuites et d’autres expériences dans différents vignobles ».
Est-il possible de travailler au Chili si on ne parle pas espagnol? As-tu des conseils pour apprendre la langue?
« Tu n’as pas besoin de parler espagnol pour travailler au Chili. Tu peux facilement trouver un emploi dans un camp d’été, une station de ski ou d’autres endroits touristiques. Tu peux aussi rechercher des postes pour enseigner l’anglais ou le français.
En ce qui a trait à l’apprentissage de l’espagnol, Duolingo fonctionne très bien quand tu es au Québec, mais une fois que tu es au Chili, je te recommande vraiment de réserver une semaine ou deux de cours d’espagnol intensifs.
Tu seras déjà complètement immergé dans la culture, donc tu auras plus de chances de t’en souvenir. C’est aussi une excellente occasion de se faire des amis ou de trouver quelqu’un avec qui pratiquer la langue.
Au final, ce qui est important, c’est d’atteindre un niveau assez bon pour pouvoir aller au marché et acheter des fruits pour un peu moins cher que ce qu’on te demande.
Les gens apprécient que tu essayes de parler leur langue, même si tu ne dis que des banalités. C’est aussi beaucoup plus amusant pour toi, et cela te permet d’avoir des interactions humaines ».
Est-ce que l’argent gagné pendant ton Permis Vacances-Travail était suffisant pour couvrir le coût de la vie au Chili?
« Absolument. J’ai voyagé un peu et probablement dépensé plus que je n’aurais dû si je voulais économiser de l’argent, mais j’étais là pour vivre ces expériences.
Tant que je ne descendais pas à zéro dans mon compte bancaire, j’étais satisfaite. Mes économies ont peut-être diminué, mais c’était mon choix ».

As-tu des conseils pour voyager pas cher au Chili?
« Je suggère de faire un budget. Attends-toi à un salaire inférieur à celui que tu gagnerais au Québec. Demande-toi si tu veux manger au restaurant tous les jours ou si tu prévois faire l’épicerie. Veux-tu toujours prendre un Uber, ou vas-tu prendre le métro ?
C’est toujours bon de magasiner en ligne pour comparer et poser des questions. Cela vaut-il la peine de dépenser 20 $ de plus pour prendre l’avion, ou es-tu d’accord pour passer 12 heures dans un bus ? Tu peux aussi prendre les transports en commun. Le métro de Santiago était super.
Les visites à pied sont également un excellent moyen d’économiser, car elles coûtent beaucoup moins cher que les autres types de visites. Cela te permet de décider quels endroits tu aimerais revisiter par la suite.
Pour trouver les hôtels, j’ai utilisé Booking.com, puis je suis allée sur les sites Web des hôtels pour voir si le prix était inférieur. Tu peux configurer ton VPN sur ton ordinateur au Chili pour voir ce qui est disponible à l’avance. Et si tu utilises Google Chrome, il retraduira les sites en anglais automatiquement ».
Quels ont été tes endroits préférés au Chili?
« San Pedro de Atacama est le meilleur endroit que j’aie visité de ma vie ! C’est un peu plus au nord, donc quand nous sommes arrivés en avion depuis Santiago, il faisait beaucoup plus chaud.
Nous étions soudainement dans le désert, entourés de terre rouge, comme si nous étions sur Mars. C’est l’un des endroits les plus secs de la planète. Il ne pleut qu’environ une fois par an.
C’est aussi le meilleur endroit pour voir les étoiles avec peu ou pas de pollution lumineuse. Et si tu prends de l’altitude, il y a de la neige et des geysers. J’y retournerais n’importe quand.

J’ai vraiment aimé Embalse El Yeso à Cajón del Maipo. Même si tu n’es qu’à quelques heures de Santiago, il y a beaucoup de neige. Le réservoir bleu vif m’a rappelé Lake Louise au Canada. C’était super joli, surtout dans le cadre d’une visite guidée qui te permettait de prendre un pique-nique juste en face du paysage.
À proximité, se trouve un vignoble (le seul que j’ai visité) appelé Concha y Toro. La légende raconte que c’était la cave du diable. Il y a tellement d’histoire là-bas.
Ce que j’ai le plus aimé à Santiago, ce sont les musées. La plupart sont gratuits ! Ils ne coûtaient rien, donc j’allais tout le temps en visiter, même si je n’étais pas sûre de ce que j’allais voir.
Le Musée des Beaux-Arts de Santiago est super beau. Juste en face, il y a un café qui ressemble à un château. Cerro Santa Lucia est un autre endroit avec des escaliers et des belvédères qui offrent des vues complètes sur la ville. Tu peux y admirer des couchers de soleil à couper le souffle. C’est surréaliste.
Valparaíso, ou Valpo, est l’endroit idéal pour une escapade de deux jours. C’est une ville construite au sommet d’une montagne. Tu dois te préparer mentalement à monter tous les escaliers. Tu vas adorer toutes les belles vues sur l’océan et le street art sur les murs ».
As-tu visité d’autres pays pendant ton Permis Vacances-Travail au Chili?
« J’ai pris de courtes vacances à Buenos Aires, en Argentine, entre deux boulots. Après avoir découvert les marchés, j’ai pris un bateau de Buenos Aires à Colonia del Sacramento, un site du patrimoine mondial de l’UNESCO situé en Uruguay.
Les rues sont pavées, et c’est un peu touristique, mais c’est beau. De là, je suis allé à Montevideo, la capitale de l’Uruguay, et à Punta del Este, deux villes balnéaires sur la côte du pays.
Heureusement, j’y étais hors saison, mais normalement, c’est là que les gens riches et célèbres d’Amérique du Sud profitent de leurs vacances ».

Que dirais-tu à quelqu’un qui souhaite voyager et travailler avec un Permis Vacances-Travail au Chili?
« DONNE-TOI JUSTE L’OPPORTUNITÉ D’Y ALLER. C’EST LA PARTIE LA PLUS DIFFICILE. UNE FOIS QUE TU AS SIGNÉ LES DOCUMENTS, TOUT LE RESTE SE MET EN PLACE TRANQUILLEMENT.
Dès que tu surmontes l’anxiété initiale, c’est tellement gratifiant. J’étais si heureuse de vivre les grandes et les petites expériences : apprendre l’espagnol, rencontrer des gens, découvrir des endroits et manger de délicieux plats. Il a toujours des jours moins amusants, mais c’est la vie. Le plus important, c’est d’explorer.
J’étais prête à vivre une expérience hors des sentiers battus, mais je ne recommande pas de passer trois mois entiers à Chiloé.
Si tu y vas, tu devrais commencer par Santiago pour t’orienter. Tu ne te sentiras pas si dépaysé là-bas. Et c’est peut-être plus économique de prendre l’avion depuis Santiago si tu veux te rendre ailleurs ».
Cela nous donne envie d’explorer l’ensemble du Chili, des plages au désert en passant par la côte sud!
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Si tu es un Canadien âgé entre 18 et 35 ans et que tu souhaites en savoir plus sur le Permis Vacances-Travail, assure-toi de visiter le site Web d’Expérience internationale Canada pour plus d’informations.
️ Pour encore plus d’inspiration, regarde notre série #NomadTALKS sur YouTube, où nous discutons avec d’autres Canadiens qui ont voyagé et travaillé à l’étranger.
L’entrevue originale a été réalisée par Safia Dodard et compilée par Britney Claveau. L’interview a été modifiée pour la longueur et de clarté.