AccueilPortraits de nomadesCe couple de Québécois continue leur tour du monde malgré la pandémie

Ce couple de Québécois continue leur tour du monde malgré la pandémie

Il y a trois ans, Alexandra et Julien sont partis du Québec en voilier. Après sept mois à longer la côte américaine vers les Caraïbes, ils ont laissé leur bateau en République dominicaine pour poursuivre leur tour du monde en avion. Puis la COVID-19 est arrivée… Mais ça n’allait pas empêcher le couple de nomades de voyager!

Entrevue avec deux Québécois qui n’ont pas laissé un virus leur mettre des bâtons dans les roues.

1. Où étiez-vous quand la pandémie a commencé?

JULIEN : On a passé le premier confinement dans les Alpes françaises. Quand on a su qu’un deuxième confinement arrivait, on a décidé de bouger. Surtout qu’on avait des projets de continuer de voyager avant que tout ça n’explose.

On avait déjà prévu aller en Égypte, on a des amis là-bas qui nous disaient que la COVID-19 n’existait pratiquement pas. Donc on a suivi nos plans, on a fait un road trip de deux semaines en Italie puis on est venus en Égypte.

2. C’est quoi la situation de la COVID-19 où vous vous trouvez présentement?

ALEX : On ne connaît pas les chiffres, je pense qu’il n’y a pas beaucoup de cas, mais je sais que ça n’a pas été touché comme la France, le Canada ou les États-Unis.

JULIEN : Une chose est sûre : on est présentement à Dahab, un petit village sur le bord de la mer Rouge, et la COVID-19 est pratiquement absente. Il n’y a pas de restrictions, pas de masques, les gens n’en parlent pas, c’est un peu le free-for-all… On est loin de cette crise-là, disons.

3. Quel genre de mesures ont été mises en place pour contrer la pandémie?

JULIEN : Pour entrer en Égypte, ils exigeaient le test COVID-19 négatif avant d’arriver à l’aéroport. Ils surveillent vraiment ça, c’est leur règle #1 pour éviter de faire entrer des cas positifs. Sinon, je pense qu’ils essaient de faire respecter certaines règles dans les grosses villes, mais ça ne fonctionne pas vraiment.

ALEX : En Italie, par contre, ils prenaient ça pas mal plus au sérieux parce qu’ils ont été beaucoup touchés par la COVID-19. Là aussi, ça prenait un test pour entrer, même qu’on en a fait plus que ce qu’ils demandaient, juste pour être sûr qu’on était corrects. Et le masque, c’est pratiquement 24h sur 24, les restos étaient tous fermés…

4. Avez-vous pensé revenir au Canada à cause de la COVID-19?

JULIEN : Au début oui. Pendant genre deux jours. Quand tout ça a commencé, on a eu la même peur que tout le monde. On était en France et on s’est vraiment dit « Faut rentrer ». Mais on a laissé deux jours passer, puis on s’est dit « Cette crise-là est temporaire, on n’a rien qui nous attend à Montréal tout de suite… » Donc on a pris la décision de rester.

ALEX : On ne voulait pas laisser cette crise-là mettre fin à notre trip autour du monde aussi rapidement. Et on était dans un « bon pays ». Si on avait été dans un coin reculé de l’Asie, mettons, où il n’y a pas de soins, ça aurait peut-être été différent. Mais on est allés s’isoler dans un chalet dans les Alpes, pour s’éloigner un peu de tout ça et des grosses villes.

5. Comment vos proches ont réagi à votre décision?

ALEX : Y’a eu quelques réactions au début, mais ça n’a pas duré longtemps. Une fois qu’on a pris notre décision, nos parents ont rapidement trouvé qu’on faisait bien de rester là.

JULIEN : Je dirais que la réaction principale a été : « Ça sert à rien de revenir, votre voyage est pas terminé, pourquoi venir passer la crise ici quand vous êtes en nature dans les Alpes, avec l’air frais non contaminé… »

6. Remarquez-vous des changements au niveau du tourisme?

JULIEN : Vraiment! Partout où on est allés, c’était vide. On était les seules personnes. Les quelques autres touristes qu’on voyait, c’était majoritairement des locaux.

On a des photos qui vont valoir cher dans 20 ans, de tous les spots qu’on a faits. On vient de faire les pyramides au Caire : y’avait nous et quelques touristes égyptiens. Si tu regardes les photos du même endroit avant la COVID-19, jamais tu vas voir le Sphinx avec les pyramides dernières et personne devant.

Par contre, y’a quand même des gens qui sont là pour solliciter les touristes. Et comme on était les seuls, on était comme de la viande pour eux! On s’est fait harceler pour faire les pyramides en chameau ou en calèche.

Mais ça reste une expérience qu’on n’avait jamais vécue et qu’on ne revivra probablement jamais. On est vraiment privilégiés d’avoir eu cette chance-là, dans le fond.

ALEX : Et ça rend tout plus facile, aussi. Quand on est allés à Pise en voiture, on s’est trouvé un parking direct à côté de la tour en deux secondes. C’est vraiment spécial, ça nous donne un genre d’accès VIP à tous les endroits.

En même temps, c’est un peu triste, dans le sens où c’est de l’argent qui n’entre plus au pays. C’est sûr que tu vois la différence. Les pays en prennent une shot à cause de ça…

7. Recommanderiez-vous aux gens de voyager présentement?

JULIEN : Je pense que c’est chacun sa réalité. Nous, on l’a fait parce qu’on est déjà en voyage. Si on avait été à Montréal, dans la crise un peu plus intense, on serait peut-être restés chez nous. Mais vu qu’on est déjà à l’étranger, sans adresse fixe… On a toujours un « alibi » si jamais on se fait intercepter.

ALEX : Mais si les gens prennent la décision de partir et qu’ils respectent les règles, je ne pense pas qu’il y ait de danger à voyager. Tout est ouvert ou presque, les sites touristiques sont ouverts. Je ne me suis pas sentie une seule fois en insécurité.

8. Comment évalueriez-vous la gestion de la pandémie aux endroits où vous êtes allés?

ALEX : L’Italie avait l’air quand même sur la coche pour ça. C’est sûr qu’ils ont été assez gravement touchés dès le début, donc ils prennent ça au sérieux. Je pense que j’ai vu personne faire le malin et ne pas respecter les règles en vigueur.

JULIEN : Faut dire que cette crise-là, c’est quand même quelque chose de rough à gérer, c’est sûr qu’il y aura toujours du monde pour ne pas être content.

ALEX : Je pense que tous les pays font du mieux qu’ils peuvent.

9. Qu’est-ce qui a été le plus marquant pour vous depuis le début de la pandémie?

ALEX : Comme on disait plus tôt, c’est d’avoir les endroits touristiques juste pour nous. C’est quand même vraiment spécial.

JULIEN : Je dirais la même chose : pouvoir visiter des endroits d’une façon qu’on ne pourra plus jamais faire de notre vie.

ALEX : On le souhaite, en tous cas, parce que ça va vouloir dire que la crise est finie.

10. Finalement, qu’est-ce qu’on vous souhaite pour la suite?

ALEX : Eh boy, LA question! Quand tu voyages, t’es toujours un peu en questionnement par rapport à la suite des choses. On est un peu là-dedans en ce moment, on se pose des questions sur notre futur et nos projets, donc c’est difficile de répondre.

JULIEN : On a des belles opportunités, de plusieurs types. Donc ce que vous pouvez nous souhaiter, c’est de prendre les bonnes décisions, de choisir la bonne opportunité et de foncer là-dedans.

Mais on a encore notre voilier en République dominicaine. Le but, après l’Égypte, serait d’aller chercher le bateau et de remonter vers le Québec, ce qui veut dire qu’on serait de retour au printemps 2021. En bout de ligne, ça nous aura fait un voyage de trois ans et demi.

ALEX : Et on était partis pour un an…

Suis le périple d’Alexandra et Julien sur Facebook et Instagram

À consulter aussi :  COVID-19 : Pays ouverts/fermés aux Québécois (et Canadiens) pour voyager

Safia Dodard
Safia Dodardhttps://www.nomadjunkies.com
Je voyage parce que je suis accro au mode de vie nomade . J'ai quitté mon emploi en agence de pub pour explorer le monde, d'abord en backpack solo et maintenant avec ma petite famille. Rejoins notre communauté de nomades sur Facebook, Twitter et Instagram.
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